La deuxième montagne : La vocation
Le premier des quatre engagements décrit par David Brooks est celui de la vocation. Dès que je pense à cet engagement, j’ai l’histoire suivante qui me vient à l’esprit:
Vous demandez à trois briqueteurs ce qu’ils font! Le premier vous dit: “je pose des briques”. Le second vous dit: “je construis une église”; le troisième lui dit: “Je construis la maison de Dieu”!
Cette histoire est pour moi un exemple plutôt intéressant qui dénote la différence entre ce qu’est un boulot, une carrière et une vocation. L’auteur l’explique de façon un peu similaire, nous disant que certains ont une mentalité de carrière, d’autres une mentalité de vocation.
Dans la mentalité de carrière, l’approche est très rationnelle. Quelles sont mes compétences, les opportunités sur le marché pour les faire valoir, nous suivons le chemin ou le retour sur notre investissement de temps et d’effort nous ramène le plus succès. C’est fonctionnel et c’est l’égo qui mène davantage le bal.
Dans la mentalité vocationnelle, vous êtes appelé à faire quelque chose qui vous interpelle dans votre nature la plus profonde. Le succès et l’argent peuvent être au rendez-vous, mais ce n’est que le sous-produit d’une motivation beaucoup plus grande. Cet appel, il peut être simple, voir mondain ou il peut venir d’une injustice quelconque. Souvent de nos propres difficultés!?
Le psychologue et auteur Victor Frankl a aussi fait référence à ces questionnements au moment où il était prisonnier d’un camp de concentration pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les questions de type: Qu’est-ce que je veux de la vie? Que puis-je faire pour être heureux? Cependant, ces questions ne sont pas les bonnes. Nous devrions plutôt ce demander: Qu’est-ce que la vie attend de moi? De ce demander qu’elle est notre responsabilité, c’est sans doute ce qui a sauvé Frankl et d’autres dans ce moment difficile.
Il semble que celui/celle qui embrasse sa vocation n’a plus d’autres choix que de l’embrasser pleinement. De ne pas l'accueillir irait contre sa propre nature.
Il y a plusieurs années, j’ai acheté le cours de Simon Sinek: Find your Why. J’étais à la recherche de ma raison d’être, de ma vocation. Je prends un peu de recul aujourd’hui, et constate que Sinek, Brooks, Nietzsche, Diamond, etc… tous des auteurs qui ont parlé de vocation dans leur propre langage, nous ramène toujours à un organe…le cœur. Il m’apparaît qu’il s'entendent tous sur la beauté qu’un individu peut trouver dans ses souvenirs les plus lointains, ces moments où son âme a vraiment été exprimée, et l’amour qu’il a trouvé autour d’une certaine activité.
J’aime bien comment David Brooks nous rappelle que le moment où nous commençons à coller les pièces de ce qu’est notre vocation n’est pas l’effet de la trouver, mais de la réaliser, comme si elle se dévoilait pour vous et le monde qui en bénéficiera! Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de tomber sur son “x”, sa vocation. Cependant, la curiosité, l’écoute et l’expérimentation semblent être des éléments qui font partie de l’équation.
L’auteur met beaucoup d’emphase sur le fait que l’approche rationnelle vis-à-vis à un engagement aussi important que notre vocation n’est pas la meilleure façon de trancher. C’est après tout une décision qui dicte notre raison d’être et le sens de notre vie.
Ce qui semble populaire de nos jours c’est de miser sur ses talents et non sur ses intérêts. Ce qui me rappelle le livre de Cal Newport: So Good They Can’t Ignore You. La prémisse de l’ouvrage est dans le titre. Soyez tellement bon dans ce que vous faites que vous pourrez connaître que le succès. La passion n’est pas nécessairement présente dans cette approche. Elle sera peut-être développée avec le succès par contre. Ce n’est pas mal, au contraire celui qui suit ce chemin s’assure d’une bonne carrière, mais probablement pas d’une vocation!?
Le concept du hedge hog de Jim Collins va un peu dans le même sens, mais il ajoute l’intérêt à la réflexion. Quels sont mes compétences, mes intérêts et comment puis-je me faire payer face à ceux-ci (compétences & intérêts).
Le concept japonais du Ikigai lui aussi est intéressant et se rapproche peut-être le plus d’une vocation. Cependant, pour cela il faut se pencher sur le sens original et non ce que l’Amérique en a fait!
Lorsque la motivation est au coeur de notre réflexion, nous nous assurons que:
Nous cultiverons notre Grit
Nous serons davantage en flow
Nous aurons le désir profond de continuer à développer nos compétences
Notre impact sera authentique et senti
Au final, suivons notre coeur. Le moteur le plus fort pour soutenir un engagement telle sa vocation. Le reste ... tous des produits dérivés (succès, bonheur, impact, argent). (#deo volente; #Amor Fati).
Notre Stoa d’aujourd’hui, la seule vérité que je peux peut être vous partager c’est que tout se déroule exactement comme prévu dans votre quête pour votre vocation. Ne soyez pas celui qui met des bâtons dans les roues et expérimentés. Demeurer alerte à ce qui vous est révélé.
Comme le mythologiste Joseph Campbell l’a si bien dit, vous devrez peut-être:
Mourir à une version de vous-même, pour devenir ce que vous êtes vraiment!