La comparaison
Dans le cadre d’une série sur la souffrance, un sujet qui peut facilement être discuté est celui de la comparaison.
C’est une facette de la souffrance qu’une personne s’impose et qui m'interpelle beaucoup puisque j’en ai moi-même souffert. Je constate aussi à quel point il s’agit d’un enjeu de société aujourd’hui. Nous avons maintenant établi une culture sociétale qui promeut la dépendance aux réseaux sociaux qui contribue à la comparaison. (C’est une autre conversation que je nous réserve pour une autre série).
Pour l’instant, revenons à la comparaison. Tant et aussi longtemps que vous cultivez cette habitude de vous comparer aux autres, vous resterez coincé dans un cercle vicieux de peur de ne pas être à la hauteur.
Ralph Waldo Emerson a dit à ce sujet quelque chose que je me rappelle régulièrement :
“Envy is ignorance, Imitation is Suicide.”
Voici une histoire bouddhiste pour vous présenter l’idée sous un autre angle. L’histoire est une rencontre et un échange entre le Buddha et Mara. Mara dans la philosophie bouddhiste est un personnage qui représente la souffrance. Un pessimiste grincheux.
Il est raconté que pendant une retraite de méditation en silence dans une cave, un étudiant du Bouddha, Ananda, allait mendier et recueillir quelque chose à manger pour lui et son maître. Pendant l’une de ses sorties, il aperçut Mara. Il essaya bien de se cacher, mais trop tard Mara l’avait vu près de la cave. Mara lui demanda alors si son maître était présent. Il voulut mentir, mais comme ce n’est pas approprié pour un moine il en fut incapable.
Mara entra donc dans la cave pour rencontrer Buddha, qui l’accueillit comme un vieil ami. Autour d’un thé, Mara se mit à se plaindre de son rôle et à quel point il était difficile de garder ses fidèles dans la noirceur. Ils souhaitent tous faire de la méditation en silence, de la méditation à la marche et de manger en silence (comme le Buddha). Il dit à Bouddha : « Je ne veux plus être Mara, je souhaite devenir une autre personne. »
Imaginez-vous Bouddha se mettre à rire… parce que c’est exactement ce qui se produit. Bouddha dit à Mara : « Tu crois qu’il est facile d’être Bouddha! J’ai tout abandonné pour trouver la liberté. Maintenant les gens viennent à moi et me font des offrandes pour avoir tout ce dont j’ai renoncé (de l’argent et du pouvoir).
Bouddha offrit à Mara de changer de place, de rôle… mais il refusa. Buddha dit alors à Mara « Fais ton travail le mieux que tu peux et je ferai le mien au mieux de mes connaissances. Rien n’est facile en tout temps et chacun de nous doit jouer notre rôle pleinement.
Notre Stoa d’aujourd’hui, arrêter cette habitude de vous comparer, le gazon n’est pas plus vert chez le voisin. Et même s’il l’était… tant mieux pour eux. Ne perdez pas votre énergie à focaliser sur eux, mais bien sur votre vie, vos objectifs et les actions qui vous amèneront à ce que vous souhaitez vraiment.
P-S Remplacer la comparaison par la gratitude, c’est déjà un début. Plutôt que de focaliser sur ce que vous n’avez pas, remerciez et savourez ce que vous avez.