L'amour Aristotélicien ❣️

Si vous me suivez déjà depuis un moment vous savez que je suis un amoureux de la philosophie Stoïque! J’ai été accompagné pendant plus de deux ans par l’un des auteurs et Stoïque moderne des plus respectés, Donald Robertson, qui est aussi un psychothérapeute! Alors, lorsque je suis tombé sur ce livre où la philosophie romaine se mélange avec les relations amoureuses… je savais que je serais séduit!


Aristote avait une approche face aux relations qui mérite d’être explorée et adapter aux couples afin de construire des unions qui perdure, et ce sur de bonnes fondations. 


Cependant, avant de parler d’Aristote, voici un mythe intéressant qui nous aidera à voir plus clair sur les pièges de l’amour romancé! Le romantisme a su nous influencer depuis très longtemps dans notre approche amoureuse et peut-être à tort! L’idée qu’il y a pour nous une seule âme soeur est véhiculée depuis toujours par la religion, la philosophie, la poésie et la littérature. Un auteur qui parle avec brio de ce phénomène est le philosophe et écrivain suisse anglais, Alain De Botton. Ce mythe de l’âme soeur, nous ramène par contre il y a fort longtemps… dans la Grèce antique. L’un des dialogues de Plato nous partage une histoire ou, autour de la table lors d’une fête, les convives se partageaient à tour de rôle leur version de ce qu’est l’amour! L’un d’entre eux, Aristophanes partage que l’amour n’est que le désir de trouver une personne qui nous complète.


Le mythe va ainsi: il y a fort longtemps, les humains étaient des êtres à quatre jambes et quatre bras. Avec deux têtes, deux paires d’oreilles, deux sexes (opposés). Ils étaient très puissants et souhaitaient atteindre les dieux afin de les attaquer! Ceci inquiéta les dieux au point qu’ils décidèrent de séparer ces humains à 8 membres en deux! Zeus demanda à Apollo de tourner leur tête afin qu’ils puissent voir leur cicatrice de sorte qu’ils se rappellent de leur mauvaise conduite. Les humains se retrouvèrent donc seuls et passèrent leur temps à chercher leur deuxième moitié afin de se sentir unis, complets. Lorsqu’ils se retrouvèrent, ils ne lâchaient plus par peur de redevenir seuls à nouveau, au point où ils arrêtèrent tous de manger. Le plan des Dieux ne fonctionnait visiblement pas. Pour rectifier la situation, Zeus décida de mettre leurs parties intimes à l’avant de leur corps de sorte qu’ils puissent copuler facilement pour ensuite passer à autre chose, dont les sacrifices offerts aux Dieux. De par notre histoire, conclut Aristophanes, nous sommes toujours à la recherche de la personne qui nous complète et lorsque nous la trouvons nous ne voulons que passer du temps avec elle!


Le problème avec ce mythe; c’est que personne ne vous complète! Vous êtes déjà complet par vous-même! Vous pouvez être avec une personne qui vous “complémente”, mais non qui vous complète.


Il y a quelques dangers à cultiver cette approche romancée des relations amoureuses. Premièrement, nous pourrions facilement nous imaginer qu’il en tient qu’au destin! Donc, ces moments de connexions avec l’être cher ne peuvent être créés, cultivés, et améliorés..!? Nous verrons dans d’autres billets que c’est complètement faux. Un second danger se pose lorsque nous nous attendons à ce que l’autre personne nous complète! Soudainement, nous n’avons plus à travailler à être une meilleure personne; puisque nos points faible sont compléter par le partenaire, comme s’il s’en charge pour nous … Hummm grand danger! Cette codépendance n’est pas au coeur des relations qui sont les plus florissantes et solides. Au contraire, une relation saine à un bon niveau d’interdépendance. C’est dans cette relation que chacun peut être complet à lui seul, tout en maintenant une ouverture et une vulnérabilité face à l’autre. De cette espace, chacun peut apprécier les forces de l’autre et ce que chacun amène à la relation. Finalement, n’est pas dangereux de penser que l’autre nous complète sachant qu’il changera! La vie est un processus tellement dynamique, que se passera-t-il lorsque l’autre changera et ne vous complètera plus!?


Alors si notre approche n’est pas influencée par le romantisme et l’idée de se compléter; quelle vue pourrions-nous cultiver? C’est à ce moment que je vous souris et que je vous parle de l’amour aristotélicien!


Aristote disait que l’amour est la forme la plus élevée du bien (Love is the greatest external good)! Il y a selon lui, 3 façons dont nous avons tendance à aimer! 


  1. Nous aimons ce qui est utile

    • Deux personnes qui sont en relation “d’affaires”. Il y a une relation tant et aussi longtemps que les 2 parties en tirent profit.

  2. Nous aimons ce qui nous procure du plaisir

    • Plus forte que la première, cette relation est malgré tout égoïste également. Deux personnes peuvent être amis puisqu’ils tirent plaisir à être en la compagnie de l’autre. Si le plaisir n’est plus, la relation s’effrite s’il n’y a pas quelque chose de plus fort qui les unit.


  3. Nous aimons ce qui représente le Bien.

    • C’est la forme de relation la plus puissante selon Aristote. Deux personnes sont en relation puisqu’elles voient le bien en l’autre. Elles apprécient leurs caractères et les qualités qui les défient. De plus elles souhaitent voir l’autre s’améliorer et même pouvoir y contribuer. Les deux personnes ne sont donc pas focalisées sur eux-mêmes, mais bien sur l’autre.


Cette dernière forme d’amour, exprimé par Aristote, est la plus forte et n’exclue pas les 2 autres. En effet, dans une relation qui mise sur le Bien, l’utilité et le plaisir sont souvent au rendez-vous. :)


De plus, d’être avec des gens chez qui nous reconnaissons le bien, apprécions leur caractère, nous motive à vouloir améliorer le nôtre. Les gestes moraux qui sont bons, et la beauté intérieure que nous reconnaissons chez l’autre nous inspirent à en faire autant selon une étude menée par une université de New York, où nous y retrouvons l’auteur  du livre : The happiness hypothesis.


Notre Stoa d’aujourd’hui, êtes-vous davantage du type Roméo & Juliette ou souhaitez-vous être plutôt dans l’amour aristotélicien?


De pratiquer l’amour aristotélicien aura quelques effets positifs pour notre relation. Puisque nous sommes attirés par le bon dans l’autre, lorsque leur caractère se développe, qu’ils pratiquent et mettent davantage leurs vertus en action, le bon en eux s’amplifie et nous sommes encore plus attirés vers eux. Deuxièmement, puisque chaque amoureux pratique l’amour aristotélicien, ils sont tous deux dédiés à leur propre croissance. De constater à quel point le bon chez l’autre contribue à notre propre croissance et bonheur, nous amène ainsi à les apprécier davantage. Au final, de co-créer cette relation sur la base de l’amour aristotélicien nous amènera des relations amoureuses beaucoup plus solides, ancrées dans la volonté de se dépasser, de grandir, d’évoluer et de devenir de meilleures personnes; et d’aider l’autre à en faire de même pour notre bien commun et celui de ceux qui nous entourent.

🙏💜

Happy Together

Using the Science of Positive Psychology to Build Love That Last

“Whether you are newlywed or newly single or you have been married for fifty years or have not yet been in a romantic relationship, we invite you to think of this book as an invitation to the relationship gym, where we can all benefit from the advice of psychologists and philosophers to help us actively build love that lasts.”

Suzie & James Pawelski

Suzie, une écrivaine et consultante en bien-être est la femme de James Paswelski qui est le Professor of Practice à l’université de Pennsylvanie. Il a co-fondé le programme très réputé de psychologie positive du Dr. Martin Selingman.

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